Cinémathèque, épisode II J.-L. W. Le Figaro, 26 settembre 2005
MUSÉE Le bâtiment, qui s'ouvre mercredi au public, a fait l'objet de restructurations lourdes. Au programme inaugural, une rétrospective Jean Renoir et une exposition
Six mois après la fermeture de ses deux salles, Chaillot et Grands Boulevards, la Cinémathèque, qui fêtera son 70e anniversaire en 2006, renaît au 51, rue de Bercy (75012 Paris). Après vingt ans de querelles et de rendez-vous manqués, elle redevient un nouvel espace culturel enrichi d'un musée avec des expositions temporaires – en partenariat avec le Musée d'Orsay («Renoir/Renoir» inaugure la série) –, un espace cinéma consacré aux collections permanentes, trois salles de projection, un restaurant, une librairie et la bibliothèque du film (Bifi). Inaugurée lundi matin par le premier ministre, Dominique de Villepin, et le ministre de la Culture, Renaud Donnedieu de Vabre, la Cinémathèque sera ouverte au public mercredi. Conçu au départ pour l'American Center par l'architecte Franck 0. Gehry, le bâtiment, a été complètement réaménagé pour accueillir une nouvelle infrastructure susceptible de répondre aux exigences d'une Cinémathèque du XXIe siècle. Coût de l'acquisition et des travaux : près de 59 millions d'euros (sans compter les frais de fonctionnement de 16,1 millions). C'est au printemps 2003 que le ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, décide de faire déménager la Cinémathèque à Bercy et de constituer une nouvelle équipe autour de Serge Toubiana. Nommé directeur général, cet ancien critique de cinéma avait remis quelques mois auparavant un projet qui prévoyait des statuts modifiés et un nouveau conseil d'administration qui élira son président, le cinéaste et producteur Claude Berri. Deux ans après, ce qu'il faut bien appeler «le plan de sauvetage» de la Cinémathèque, aboutit à un projet cohérent et adapté au nouveau profil des cinéphiles et «DVDphiles». Pour son directeur, Serge Toubiana, il s'agit aussi de relever le défi d'un lieu du cinéma ouvert à la modernité sans perdre son âme. «L'Etat a beaucoup investi dans l'achat du bâtiment, dit-il. Notre seule réponse : que cet argent soit bien dépensé et la culture du cinéma bien partagée.»
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